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EST-CE LA FIN DU MAXIMALISME ?


Il y a quelques jours dans une discussion, quelqu'un a déclaré "C'est la fin du maximalisme" ! Cette phrase a sonné comme un glas. Quoi, serait-ce la fin des Robeuses car "Maximalistes nous étions, maximalistes nous sommes et maximalistes nous serons" ? Sommes nous devenues une espèce en voie de disparition que l'on trouve uniquement dans des lieux reculés et bientôt dans des musées pour qu'on se souvienne de nous ?


La vie est faite de cycles, notre existence est rythmée par une sinusoïdale qui apporte tantôt des hauts, de la joie, du succès, de la visibilité tantôt des bas, de la tristesse, des échecs, des revers et ceux dans absolument tous les domaines de notre vie. Mais il faut également savoir que ces cycles ne sont pas réguliers, leur durée n'est pas constante et que finalement ce qui définit vraiment son état (haut ou bas, positif ou négatif) c'est le regard que l'on porte dessus.


Alors quel est le message subliminal derrière cette affirmation ? Qu'est-ce que ça signifie vraiment la fin du maximalisme pour nous, pour le monde de la mode, pour l'humanité ? On vous partage nos réflexions sur le sujet.


C'EST VRAIMENT LA FIN ?


La fin du maximalisme, la fin des réseaux sociaux, la fin de l'hégémonie de l'occident... Il n'y a de constant que le changement, il est indéniable, on ne peut l'éviter mais tant qu'il y aura des gens pour croire en quelque chose, alors cette chose sera. Alors pourquoi prédisent ils la fin du maximalisme ?


Depuis la crise sanitaire, beaucoup ont eu envie de revenir à des choses plus essentielles. La mode n'est plus si indispensable, on privilégie le moment présent, le partage, les plaisirs simples. Nous traversons également une crise économique et écologique, le pouvoir d'achat est en baisse, les températures sont en hausse, il faut faire des choix et le budget habillement est le premier à en pâtir. D'ailleurs dans la mode, quand on parle d'essentiels, on parle souvent de pièces simples, passe partout, dans des couleurs souvent neutres que l'on peut associer à l'infini. C'est sur ce terreau là que le minimalisme s'enracine.



  1. Miu Miu - 2. Marni - 3. Gucci - 4. Versace - 5. Dries Van Noten - 6. Burberry - 7. Dries Van Noten - 8. Gucci - 9. Dries Van Noten


Et l'humanité n'étant pas des plus patientes, on a tendance à vouloir que le changement soit brusque, à vouloir passer d'un état A à un état B en un claquement de doigt. Pourtant, à l'instar des phases de la lune, le changement se fait graduellement. Après avoir vécu comme des pachas sur notre belle planète, nous prenons progressivement conscience que nous sommes en train de la surexploiter. Et cette prise de conscience passe par le désir de changer radicalement de comportement et d'aller à l'extrême opposé de nos habitudes. C'est en quelque sorte une façon de se déculpabiliser.


Alors oui, cette vague minimaliste est une solution dans le sens où elle peut permettre un ralentissement de notre consommation excessive. Vous n'avez pas besoin de 10 tailleurs noirs, 10 chemises blanches et 10 sacs Chanel (enfin on espère). L'augmentation des prix ou encore le protectionnisme vont également dans ce sens car si moins de monde peut consommer, et si le choix se restreint, alors la consommation finira forcément par ralentir et par conséquent la production non ?


LES GOÛTS ET LES COULEURS


"In fashion one day you're in and the next day, you're out !"*, cette célèbre phrase que répétait Heidi Klum à la fin de chaque épisode de Project Runway résonne souvent dans notre tête car elle illustre parfaitement cette idée que l'on ne reste pas éternellement sur la première marche du podium (en haut de la sinusoïdale). Dernièrement en regardant le défilé SS 25 de Dries Van Noten, designer que l'on peut qualifier de maximaliste, nous avons été happé par ces escarpins à lacets qui nous ont rappelé les modèles de la marque Malone Souliers, très populaires en 2015 mais dont on n'a plus vraiment entendu parler après quelques saisons. Et après une simple recherche Google, nous nous sommes rendus compte que la marque est toujours active, a collaboré dernièrement avec des designers comme Roksanda ou S.S Daley et a même été vu dans le show Netflix, Emily in Paris.


Alors qui détermine qu'une marque, qu'une couleur, qu'une tendance est in ou out ? Il y a quelques années, les magazines de mode avec en haut de la pyramide, le magazine Vogue, faisaient et défaisaient la mode. Si c'était dans Vogue alors c'était tendance, alors on pouvait le porter. Il existe également des gourous qu'on appelle "Bureau de tendances" qui prédisent, ou plutôt suggèrent, ce qui devrait être tendance d'ici quelques années en observant la société à un instant t. Aujourd'hui, l'avènement des réseaux sociaux, l'accroissement du nombre de publications indépendantes et même la mondialisation ont démultiplié les sons de cloches, il n'y a plus qu'une seule papesse de la mode, il y en a des milliers.


Les goûts et les couleurs ne se discutent pas ! Les influenceurs et les influencés mis à part (no shade, hahaha), nos goûts changent rarement au gré des saisons. "En métaphysique" on dit qu'on change à peu près tous les 7 ans. En tant que conseillère en image, nous voyons qu'il y a des étapes de nos vies qui nous font nous remettre en question et éventuellement nous amène à effectuer d'importants changements : l'entrée dans la vie active, les séparations, les promotions professionnelles, etc. Alors si vous êtes maximaliste, il y a de fortes chances pour que vous le soyez encore l'année prochaine si votre vie ne change pas radicalement d'ici là.



Dries Van Noten SS 25


VERS UN MAXIMALISME MINIMALISTE


Maximalisme ne rime pas avec surconsommation, toutefois il faut le voir de manière symbolique. On aime bien prendre les films comme exemple pour vous illustrer notre propos. Avez-vous vu le film Hunger Games ? C'est un film dystopique sorti en 2012 dans lequel des adolescents doivent se combattre dans un jeu télévisé, le "Hunger Games", et il ne doit en rester qu'un. Le gagnant aura alors la chance de devenir riche. Et comment est suggéré la richesse ? Par l'opulence vestimentaire entre autres : de la couleur, des textures riches, du volume, des accessoires, du maximalisme quoi. Les pauvres, eux, portent des pièces relativement simples dans des couleurs neutres.


Tiens tiens, ça ne vous évoquerait pas quelque chose ? Depuis 2023 la tendance est à la "Quiet Luxury" qui rime également avec l'esthétique "Old Money". Là où la "Quiet Luxury" semble indiquer qu'il ne faille plus faire l'étalage de ses richesses à savoir pas de logos et des couleurs neutres (noir, bleu marine, gris, blanc), le terme "Old Money" lui vient créer une lutte à l'intérieur de cette même classe avec les "anciens riches" qui ne montreraient pas leurs richesses, là où les "nouveaux riches" ne jureraient que par les logos, signe ostentatoire de richesse.


Alors comment les marques dites maximalistes vont elles tirer leur épingle du jeu dans un monde où l'accumulation est vu comme non écologique voire égoïste ? Peut-on être maximaliste et conscient des enjeux environnementaux ? Pour nous, la réponse est oui... et c'est d'ailleurs tout l'intérêt de notre blog. Depuis des années on insiste sur le fait qu'il est important d'acheter en conscience, d'acheter uniquement des coups de cœur, d'investir dans des pièces durables ou qu'on a l'intention de faire durer et surtout de porter ce que l'on possède déjà. La question n'est pas brocard ou laine bouillie, orange ou noir, mais plutôt est-ce que cette pièce me plaira encore dans 3 mois, 9 semaines ou 6 ans ?


On observe dans les collections printemps/été 2025 que le maximalisme est toujours présent mais dans une version minimaliste : soit dans des teintes atténuées comme chez Antonio Marras, soit en défilant dans un décor brut comme chez Dries Van Noten, soit en proposant moins de silhouettes imprimées comme chez Ulla Johnson, soit en affichant plus de sobriété comme chez Maison Valentino par Alessandro Michele qui de notre point de vue, est plus "sage" que ceux à quoi il nous avait habitué. Il existe donc bien, en occident, une sorte de conscience collective qui nous fait questionner nos habitudes et ça ne peut que être positif ! Toutefois, nous on restera des maximalistes, parce que ça nous fait du bien de voir la vie en couleurs, en texture et en imprimés.


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Dernièrement on a lu quelque chose du genre sur la toile "Si on déteste quelque chose, c'est que cette chose nous fait peur. C'est une façon d'avouer qu'on ne la maîtrise pas". De notre expérience, vous entendrez souvent les gens dire qu'il n'aime pas les couleurs parce qu'ils ne savent pas comment les porter ou qu'ils détestent les imprimés parce qu'ils ne savent pas comment les associer. C'est peut-être ces mêmes personnes qui associent richesse et élégance aux essentiels incolores non ? Et puis d'où vient cette idée qu'il faille à tout prix paraître riche et élégant ?


Il ne faut pas oublier que c'est "Nous le peuple" qui avons le dernier mot. Une tendance ne devient vraiment tendance qu'à partir du moment où elle descend dans la rue, avant cela ce ne sont que des théories. Finalement si vous aimez, portez le car le plus important c'est que vous vous sentiez bien dans vos baskets ou dans vos escarpins de 10 cm de haut !


Soyez imprévisible serait notre mot de la fin. Si votre truc c'est le maximaliste, alors faites vous plaisir. Si vous êtes du genre caméléon, ne rougissez pas d'avoir des goûts éclectiques. Et si vous êtes plutôt minimalistes, c'est triste, mais on vous aime quand même, hahahaha !!!


Les Robeuses

Bureau du style



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*"Dans la mode un jour tu es tendance, le jour d'après tu es démodé."

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