UNE ICÔNE AFRICAINE QUI FAIT L'UNANIMITÉ : 15 BOUBOUS POUR UNE ALLURE OPULENTE ET MODERNE

Régina Singa
12 nov.
3 min de lecture

Ce mois-ci, Les Robeuses célèbrent l'opulence sous toutes ses formes : couleurs riches, textures luxueuses, silhouettes volumineuses et attitudes affirmées. L'opulence est bien plus qu'un luxe ostentatoire, c'est une manière d'exprimer sa gratitude à la vie, de célébrer son héritage et de revendiquer la beauté dans ce qu'elle a de plus démesuré. Et s'il y a bien une pièce qui incarne cette élégance libre et puissante, c'est le boubou, icône emblématique d'Afrique de l'Ouest qui a conquis la sphère mode.

La mode africaine est par essence une mode ethnique, du nord au sud et de l'est à l'ouest du continent, les vêtements servent à se couvrir mais sont aussi un signe d'appartenance à une ethnie, à une région et parfois même à une caste. Le vêtement est alors un symbole, héritage de traditions ancestrales que l'on revêt alors afin de célébrer ses us et coutumes.

"Le boubou, c’est la beauté dans toute sa liberté. Ample et fluide, il accompagne les gestes avec douceur et assurance. Ses tissus riches, ses broderies, ses reflets parlent d’opulence sans jamais en dire trop.

C’est un vêtement qui laisse la peau vivre et le corps s’exprimer. Sous son ampleur, il y a une féminité absolue, évidente. Le boubou m’enveloppe, me protège et me révèle tout à la fois.

Simplement, élégamment." - Marianne

Il s'appelle boubou pour certains, agbaba pour d'autres, c'est un vêtement que l'on retrouve principalement dans les régions du sud du Sahara et de l'Afrique de l'Ouest même s'il a ensuite traversé les frontières. C'est une pièce longue, ample, à manches courtes portées aussi bien par les hommes que par les femmes, généralement confectionnée dans des matières comme le coton ou le bazin et qui convient particulièrement au climat de cette région.

Et depuis plusieurs années maintenant, l'industrie de la mode a les yeux rivés sur l'Afrique, il y a d'abord eu l'avènement du wax que l'on voyait absolument partout puis s'en est suivi le règne du boubou. En France, on doit d'ailleurs cet intérêt soudain à des marques comme L'artisane ou encore Maison Château Rouge dont les visuels de type "street style" mettant en scène ce vêtement coutumier sont encore aujourd'hui gravés dans toutes les mémoires.

Il est revisité de façons plus contemporaines, on le voit défiler sur les podiums autant que dans les rues des grandes capitales de la mode. On ne le porte plus uniquement pour les occasions, on le mixe avec notre garde-robe quotidienne, on le désassocie du "vêtement du blédard" pour lui redonner toute sa richesse et sa grandeur.

"Le boubou, c’est ma maison avant la maison. Une architecture de tissu, une respiration enveloppée dans un monde qui, parfois, me serre un peu trop fort. Je l’ai porté dans mes maternités, mes silences, mes renaissances. À chaque fois, il me ramène à la lenteur, la tendresse, et la force tranquille des tanties de chez moi.

C’est aussi un héritage, une caresse, une armure douce , une façon d’habiter son corps sans devoir le prouver.. parfois, l’élégance, c’est juste d’être bien là, dans sa peau, et dans sa sape." - Irelle

Et ce n'est pas le seul revivalisme auquel nous assistons : les tissus traditionnels (bogolan, aso-oké, kenté, etc.) sont aujourd'hui utilisés dans la confection de vêtements et d'accessoires contemporains, les coupes et les matières de nos pièces d'apparat sont réimaginées afin de correspondre au climat des pays occidentaux, les afro-descendants se réapproprient les vêtements de leurs aînés et les incorporent dans leur style personnel ; ce qui permet au monde entier de redécouvrir la mode africaine sous un nouveau jour.

"Le boubou est une pièce qui représente une grande richesse culturelle. Il est maintenant porté de façon plus contemporaine toutefois il garde son essence : tradition, héritage et puissance.

Ces mots, je les associe également à une des tenues traditionnelles de mes pays d'origine, Les Comores et Madagascar, le Sahari Na Soubaya. Quand je porte cette étoffe, je suis prise d'une grande fierté, elle me relie à mes racines ; une émotion que je pense semblable à celle que revêt le boubou." - Sonia